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04. septembre 2023

Prolog

L'avenir est en villes-éponges

«Le changement climatique est là!» non seulement cette affirmation est une évidence, mais il faut bien réaliser que les personnes qui vivront la Suisse de 2100 sont déjà nées: ce sont nos enfants et petits-enfants. L’urgence de modifier nos villes pour les rendre résilientes est donc concrète, et l’horizon pour le faire n’est pas virtuel.

Faire la ville doit se développer. Mais la ville se modifie sur un temps long qui, face à l’urgence, nécessite que chaque projet intègre les changements radicaux qui s’imposent. Changer radicalement nécessite de prendre du recul sur nos pratiques constructives quotidiennes. Les normes de portance compactent nos sols. Le confort ultime en terme d’entretien implique de «bétonner» systématiquement. La collecte et l’évacuation systématique de l’eau de pluie assèchent sol et nappes phréatiques, rompent le cycle de l’eau, surchargent les milieux récepteurs, ne permettent plus l’alimentation de la végétation, suppriment les habitats naturels humides et favorisent les pics et îlots de chaleur en ville.

L’enjeu de nos métiers a changé. Nous devons appliquer en priorité absolue ce changement de paradigme concernant la ville. Appliquer le concept de ville éponge est l’un des principaux leviers de changement de pratiques. Cela implique de désimperméabiliser nos sols et de les décompacter pour les rendre poreux. Sans retomber dans une ville de terre battue, des solutions existent pour faire cohabiter nos usages, de confort, de mobilité et d’entretien, avec ceux, vitaux cette fois, de rafraîchissement et de biodiversité. Car la ville éponge à ceci de magique: en gérant l’eau sur place, on la reconsidère comme une ressource et non plus comme un déchet à évacuer. En outre, une ville éponge retrouve son sol avec l’ensemble de ses fonctions, et non plus seulement celle de socle pour les activités humaines.

A Lausanne, les premiers projets de ville éponge se réalisent, p. ex. dans l’écoquartier des Plaines-du-Loup. Ces développements sont réjouissants. Mais il serait faux de penser que ce premier pas dans la bonne direction sera suffisant pour faire face à ce qui attend les générations futures. Nous devons aller plus loin, être plus innovants, impliquant peut-être un retour en arrière. Apprécions la déformation d’un sol due à la croissance d’un arbre. Favorisons cette croissance avec des trottoirs en gravier. Réjouissons-nous de voir des flaques, les oiseaux peuvent s’y abreuver. Notre standard de confort doit changer. C’est une réalité qui s’impose déjà de plus en plus, avec l’augmentation des températures en ville. Inventons un nouveau standard qui réponde à la nouvelle situation. Partons du principe que toute surface est par défaut systématiquement perméable. Faire cet exercice est non seulement passionnant, mais également loin d’être impossible si l’on a du courage et que l’on croit en l’avenir de nos villes.

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