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03. janvier 2024

POISSON DE L'ANNÉE 2024

La truite marmorata est espèce menacée

Parfaitement camouflée, la truite marmorata (Salmo marmoratus) a dominé les eaux du sud de la Suisse pendant des millénaires. La Fédération Suisse de Pêche (FSP) l'a élue poisson de l'année 2024, car elle est l'ambassadrice de la biodiversité unique des poissons du sud des Alpes - mais elle doit aujourd'hui lutter pour sa survie

«Il est inquiétant que presque plus personne ne repère aujourd'hui une truite marmorata », constate Roberto Zanetti, président central de la Fédération Suisse de Pêche FSP, car « c'est justement cette espèce de poisson qui a caractérisé les eaux du sud de la Suisse depuis des millénaires ». Malheureusement, la marmorata n'est plus présente que dans le lac Majeur et quelques cours d'eau isolés du Tessin, dans le Val Bregaglia et dans le Val Poschiavo. De nombreuses truites marmorata ne sont plus génétiquement pures, mais hybridées avec la truite de souche atlantique.

Artiste du camouflage et prédateur alpha

La truite marmorata doit sa position longtemps incontestée à ses gènes et à son caractère affirmé. Cela commence par sa « robe » marbrée, qui lui permet de se camoufler parfaitement. Si elle se tient immobile sur le fond, elle est presque impossible à repérer. Si des poissons proies s'approchent de sa cachette, elle les attrape à la vitesse de l'éclair.
Les jeunes individus se contentent d'insectes et de crustacés. Dès que sa bouche caractéristique est assez grande, la marmorata ne connaît aucun répit et dévore tout ce qu'elle peut. Même les plus petits de ses congénères ne sont pas à l'abri. Il n'est donc pas étonnant que ce prédateur alpha - qui peut atteindre plus d'un mètre de long - trône au sommet de la chaîne alimentaire.

Les problèmes : obstacles à la migration et repeuplement erroné

ême cette espèce de poisson adaptable, agile et dominante a été victime de notre civilisation. David Bittner, administrateur de la FSP, le résume ainsi : « Le malheur pour la marmorata est dû d'une part à une pratique de repeuplement involontairement erronée durant les décennies passées et d'autre part aux obstacles à la migration des poissons et à d'autres problèmes fondamentaux de la protection des eaux ». Par pratique de repeuplement erronée, Bittner entend que des truites du bassin du Rhin ont été introduites dans les eaux de la marmorata. L'importance de la migration piscicole est liée au caractère de cette espèce. La marmorata remonte les cours d’eau sur plusieurs kilomètres pour frayer. Bittner confirme : « Si la migration piscicole est interrompue par des obstacles, la reproduction est fortement limitée ».

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