Plateforme pour l’eau, le gaz et la chaleur
News
30. mai 2023

Rencontre D-A-CH

Échange entre spécialistes du réseau de conduites

À fin avril, des représentants de distributeurs d’eau, de prestataires, de la DVGW, de l’ÖVGW et de la SSIGE se sont réunis pour un échange D-A-CH de deux jours consacré au réseau de conduites et organisé au Service des eaux de Zurich. La palette de thèmes traités était large, de la numérisation à la gestion des actifs en passant par l’augmentation de la température de l’eau ou le monitorage en ligne, pour n’en citer que quelques-uns.

Cet échange entre spécialistes était organisé par Adrian Rieder (Service des eaux de Zurich, WVZ, président de la W-UK3 «Production, stockage et distribution d’eau») et Markus Biner, spécialiste Eau à la SSIGE. La trentaine de participants a été accueillie par Markus Roth, directeur du Service des eaux de Zurich, et par Rolf Meier, vice-directeur de la SSIGE et responsables du secteur Eau.

De la paperasse aux outils numériques

Un grand nombre de petits et moyens distributeurs d’eau font face à des problèmes similaires qui les empêchent d’exploiter leurs entreprises de manière optimale. Les principales difficultés sont le manque de personnel, la documentation insuffisante du réseau de distribution d’eau, l’absence d’études et d’évaluations systématiques des données de mesures et la mauvaise qualité, voire l’absence totale, de systèmes d’information géographique (SIG). Thomas Bernard (Fraunhofer IOSB) et Jochen Deuerlein (3SConsult GmbH) ont présenté W-Net 4.0, une plateforme web qui aide les distributeurs d’eau à exploiter et à gérer leur réseau conformément aux besoins et à simuler les futurs changements dans ceux-ci. W-NET 4.0 réunit SIG, logiciel de simulation et outils d’analyse des données. Jochen Deuerlein a ensuite présenté une autre plateforme (TwinOptPRO) qui permet l’exploitation optimisée et sûre de réservoirs à l’aide d’un logiciel intelligent de prévision, de commande et de surveillance. Cette solution permet non seulement de réduire les coûts de l’électricité de pompage, mais aussi d’optimiser l’utilisation de sources d’énergie régénératives.

Numérisation du réseau de conduites

Actuellement, sur les chantiers, les travaux de soudage sur PE sont souvent consignés à la main. Julian Kirner (GF) et Frederik Gilroy (aliaxis) ont présenté une solution numérique pour la documentation des raccords soudés. Comme dans les données consignées à la main, cette solution enregistre les données relatives au projet, aux éléments de construction, au soudage, à l’environnement et aux conditions de soudage (voir aussi l’article dans A&G 3/2023, p. 38). Dans son exposé, Anja Herlyn (WIFPartner) s’est intéressée à la question de savoir comment le processus de construction coordonnée pouvait être organisé de manière contraignante et compréhensible. Selon elle, «nous avons besoin d’un processus de liaison fort entre les différents acteurs. Nous devons aménager le processus de manière simple et compréhensible pour toutes les parties impliquées grâce aux possibilités offertes par la numérisation.». KIT.tool, un outil web, aide les utilisateurs à résumer tous les besoins annoncés pour des périmètres de mesures communs et à consigner de manière claire toutes les mesures prises dans ce cadre.

Smart metering

Rolf Meier a brièvement présenté la notice technique SSIGE W10034 «Utilisation des compteurs d’eau électroniques relevables à distance (compteurs intelligents) par les entreprises de distribution d’eau» parue en 2021. Andy Markwalder (WVZ) a ensuite expliqué comment le Service des eaux de Zurich aborde le processus d’introduction de compteurs intelligents. Selon lui, il faut avoir le courage du changement: numériser les processus en place n’est pas judicieux; il est nécessaire de développer globalement de nouveaux processus. Urs Imhof (gwf) a rappelé que les compteurs actuels pouvaient faire plus que simplement mesurer la consommation. Les systèmes de mesure intelligents peuvent en particulier aider les distributeurs d’eau à prioriser leurs investissements dans le réseau afin qu’ils aient lieu au bon endroit.

Pénurie d’électricité et cybersécurité

Après que Rolf Meier a eu résumé les activités de la SSIGE (dossier consacré à la pénurie d’électricité et recommandation W1018 Norme minimale pour garantir les technologies de l’information et de la communication (TIC) requises pour l’approvisionnement en eau), Patrick Erni (Rittmeyer AG) a abordé le sujet de la cybersécurité. Dans le domaine informatique, les objectifs de protection sont la confidentialité, la disponibilité et l’intégrité. Alors que dans les services administratifs, c’est avant tout la confidentialité qui est au premier plan, la disponibilité est l’aspect le plus important dans le domaine opérationnel. Patrick Erni a énuméré les points faibles typiques que des mesures adéquates permettent de réduire ou d’éliminer. Il a également relevé la pertinence des copies de sécurité et d’un plan de restauration à appliquer si une cyberattaque devait se produire malgré toutes les mesures de protection.

Économie circulaire du PE dans le génie civil

Selon les normes de l’UE (EN1555, EN12201) et les directives de la SSIGE (G2, W4, F2), l’utilisation de matériau recyclé n’est pas autorisée pour des raisons d’hygiène (eau potable) ou de sécurité (gaz, anergie), comme l’a rappelé Michael Gressmann de VKR. Pour la production de conduites de protection de câbles (électricité, télécommunications), elle ne pose en revanche pas de problème. Michael Gressmann a cité quatre déchets de chantier de la construction de conduites pouvant être recyclés au lieu d’être incinérés: les copeaux résultant du soudage bout à bout, les feuilles d’emballage en PE-LD, les tronçons de conduites coupés et les clapets de fermeture rouges. Il a souligné le fait que «la pollution des chantiers n’est pas un problème pour le recyclage.» La SSIGE élabore actuellement une notice technique destinée à sensibiliser les personnes concernées à l’importance de collecter les déchets de chantier en PE. Un réseau de points de collecte pour les déchets de chantier de conduites en PE doit par ailleurs être mis en place.

Expériences de la pratique

Le deuxième jour de la manifestation était consacré à des rapports pratiques sur la maintenance, le monitorage en ligne du réseau de conduites et les capteurs. C’est Michael Gauer d’IWB qui a pris la parole le premier, décrivant comment la maintenance des robinetteries était numérisée dans son entreprise. Un actionneur de vannes rotatif de la société 3S Antriebe GmbH permet de relever des données objectives sur l’état des robinetteries, à savoir le couple et le nombre de tours, qui donnent des indications sur leur bon fonctionnement ou leur étanchéité. La maintenance des robinetteries peut ainsi être organisée en fonction de leur état. Urs Trepp (WVZ) et Andreas Krausse (Geoinfo) ont évoqué l’assainissement de l’intérieur d’une conduite de gros calibre dans une zone de pente à Zurich et l’inspection de l’intérieur qui a précédé les travaux. Le projet a montré que l’investissement dans le relevé de l’état des conduites n’avait pas été vain. Une clarification minutieuse des causes des dommages est par ailleurs importante pour définir les mesures d’assainissement appropriées. Le point le plus délicat de l’assainissement a été le décapage.

Températures dans le réseau de distribution

L’exposé de Harald Tarnowski (WVZ) portait sur le projet pilote de monitorage en ligne à Zurich Höngg. Comme les paramètres hydrauliques et de qualité de l’eau sont mesurés directement dans le réseau de conduites, il a été nécessaire de développer de nouveaux points de mesure adéquats. Le réseau mis en place dans la zone pilote, qui compte 17 de ces points de mesure des paramètres qualitatifs et/ou hydrauliques et deux points de mesure de la température du sol, a été utilisé dans un projet de recherche sur l’évolution de la température dans le réseau d’eau potable. Caroline Marks (WVZ) a quant à elle présenté les résultats des mesures et des modélisations pour la zone pilote, puis l’évaluation des mesures possibles. Selon elle, une tendance à la hausse des températures de l’eau potable est clairement démontrée. Elle a recommandé de tenir compte du réseau de distribution dans les plans de mesures qu’élaborent les villes pour lutter contre la chaleur.

Les études menées dans la zone pilote serviront aussi dans le cadre du projet de recherche de la DVGW consacré aux températures de l’eau, qui a été présenté par Andreas Korth du TZW de Dresde. Il s’agit d’une part d’identifier les causes de l’augmentation des températures de l’eau dans le réseau de distribution et, d’autre part, de proposer des mesures pour lutter contre ce phénomène. Les conséquences d’une température accrue de l’eau sur la situation microbiologique dans le réseau doivent aussi être analysées. Andreas Korth constate également que «des températures plus élevées dans le réseau de distribution – supérieures à 20 °C et même à 25 °C – sont aujourd’hui une réalité.» Mais jusqu’à présent, aucun effet de l’augmentation de la température de l’eau n’est visible, ni sur la microbiologie dans la masse d’eau ni sur le biofilm. Selon Andreas Korth, les faibles teneurs en nutriments de l’eau potable distribuée sont la raison pour laquelle les températures plus élevées n’ont pas de conséquences sur les aspects microbiologiques.

Andreas Peter (WVZ) a présenté l’utilisation de la cytométrie en flux dans la distribution d’eau à Zurich et ses avantages, tandis que Marjia Zunabovic-Pichler (Wien Wasser) a évoqué la gestion de l’eau de source dans la distribution d’eau à Vienne. Pour sa part, Peter Frenz (DVGW) a présenté différents projets et études de la DVGW. L’exposé final de Margarete Bucheli (SSIGE) portait sur les règlements ZW102/ss de la SSIGE, qui définissent les contrôles et les exigences relatives à l’évaluation hygiénique des matériaux en contact avec l’eau potable. 

Kommentar erfassen

Kommentare (0)

e-Paper

Avec l'abonnement en ligne, lisez le E-paper «AQUA & GAS» sur l'ordinateur, au téléphone et sur la tablette.

Avec l'abonnement en ligne, lisez le E-paper «Wasserspiegel» sur l'ordinateur, au téléphone et sur la tablette.

Avec l'abonnement en ligne, lisez le E-paper «Gasette» sur l'ordinateur, au téléphone et sur la tablette.