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Article technique
01. décembre 2017

Campagne NAWA SPEZ

Risque écotoxicologique élevé dans les ruisseaux suisses

Dans la présente étude, le risque écotoxicologique dû au mélange des produits phytosanitaires détectés dans l’eau par analyse chimique a été évalué dans cinq ruisseaux suisses à partir des coefficients de risque chronique et aigu. Sur quatre des cinq sites, un risque élevé pour les végétaux et les invertébrés a été mis en évidence pendant certaines périodes. Des études biologiques étayent ce constat.
Marion Junghans, Miriam Langer, Margie Koster, Caroline Baumgartner, Etienne Vermeirssen, Inge Werner, 

Dans le cadre de la surveillance «Surveillance nationale de la qualité des eaux de surface, études spéciales» (NAWA SPEZ), cinq petits cours d’eau suisses ont été analysés de façon détaillée, du début mars à la fin août 2015, pour détecter la présence de produits phytosanitaires (voir article Doppler et al., Aqua & Gas 12/2017, pp. 42-52). Dans la présente étude, le risque de mélange pour les concentrations en produits phytosanitaires mesurées pour les plantes, les invertébrés et les poissons a été déterminé à l’aide de critères de qualité de l’eau aigus et chroniques fondés sur les effets. Pour compléter, on a analysé dans quelle mesure le risque de mélange prédit concordait avec les indicateurs biologiques analysés (test sur algues combinés, surveillance biologique in situ avec gammarus dans l’Eschelisbach, indice SPEARpesticide macroinvertébrés). Un risque de mélange chronique a été identifié dans tous les cours d’eau analysés. Dans quatre des cinq sites, la qualité de l’eau a été classée comme mauvaise en raison du risque de mélange (Eschelisbach TG, Weierbach BL, Mooskanal BE, Tsatonire VS). À l’exception du Mooskanal, un risque chronique était présent dans tous ces sites pendant presque toute la durée des prélèvements d’échantillons. Un risque de mélange aigu s’est présenté par intermittence dans quatre sites de prélèvement d’échantillons, plus particulièrement dans l’Eschelisbach et le Weierbach. Le risque de mélange était souvent élevé sur le long terme, de sorte que les organismes du cours d’eau manquaient de temps de récupération. Les indicateurs biologiques recensent l’effet de mélanges chimiques sur les organismes aquatiques; ils permettent de faire des déductions sur le type de produits chimiques problématiques. Dans 23% du total de 56 échantillons composites d’une semaine, on a mesuré, à l’aide des tests sur algues combinés, une inhibition de la photosynthèse qui dépassait le critère de qualité de l’environnement chronique de l’herbicide de référence le Diuron et, ainsi, représentait un risque plus élevé d’effets chroniques sur les plantes. Le risque déduit des tests sur algues combinés concorde très bien avec le risque de mélange atteint pour l’inhibiteur de la photosynthèse (PSII). Le risque de mélange pour les plantes n’a toutefois été dominé par les PPh inhibiteurs de photosynthèse (PSII) que dans la Tsatonire. Dans le Weierbach, c’est l’herbicide Matazachlor qui dominait et dans l’Eschelisbach c’était l’herbicide Nicosulfuron, qui ne perturbent ni l’un ni l’autre la photosynthèse. Une surveillance biologique in situ avec des gammarus a été réalisée dans l’Eschelisbach pour prouver la présence d’insecticides. Au début juin 2015, une mortalité plus élevée a été constatée. Cela concorde avec la période de risque de mélange aigu qui a été dominée à ce moment à plus de 78% par une substance, l’insecticide Chlorpyrifos-methyl. L’indice SPEARpesticide (indiquant le risque d’une pollution par les pesticides à l’aide des communautés d’invertébrés aquatiques), qui réagit également de façon particulièrement sensible à l’effet d’insecticides, a indiqué un mauvais état des invertébrés pour l’Eschelisbach.
Les analyses biologiques se sont révélées dans cette étude un lien précieux entre l’évaluation du risque de mélange chimique et l’état écologique. Elles ont donné des indications sur l’identité des substances ou groupes de substances problématiques, et ont ainsi soutenu la prise de mesures ciblées de réduction des risques. Il faut donc recommander une combinaison de procédés chimiques et biologiques pour les études à venir.

L’article dans son entier est disponible dans l’édition de la revue Aqua & Gas 12/2017 ou ici

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