La « ville éponge » fait entendre nos préoccupations sur la protection des eaux

C’est comme jeune ingénieur PGEE que j’ai été confronté aux notions d’infiltration et de rétention dans les années quatre-vingt-dix, peu après l’entrée en vigueur de la nouvelle législation sur la protection des eaux. À cette époque déjà, nos objectifs dans l’assainissement urbain étaient notamment de retenir et de stocker les eaux pluviales sur les toits plats, dans des dépressions de terrain et des fossés ainsi que dans le sol. Mais quelque chose a changé : nous utilisons aujourd’hui un terme qui décrit nos préoccupations mieux que tout autre : la ville éponge.

Christoph Zemp

Pendant des décennies, des générations d’ingénieures et d’ingénieurs ainsi que de spécialistes de la protection des eaux se sont efforcés d’implémenter les principes connus de l’assainissement urbain. Les eaux non polluées devraient être retenues dans la zone urbaine et s’infiltrer dans le sol. D’innombrables plans généraux d’évacuation des eaux expliquaient méticuleusement les exigences sur l’évacuation des eaux, les mesures à mettre en œuvre en zone urbaine et comment développer l’assainissement urbain. Toutes ces mesures avaient en commun d’être en général inconnues dans la population et d’exaspérer de nombreux maîtres d’ouvrage, architectures et planificateurs. Mais pourquoi ? Il existe également de bons exemples qui s’insèrent de manière attrayante dans les jardins et l’environnement.

Depuis quelques années, je constate toutefois que nos préoccupations sur la protection des eaux sont mieux entendues dans la population en raison de l’augmentation des périodes de canicule et de sécheresse. Une chance unique nous est offerte par la ville éponge qui prend en compte les besoins du changement climatique tout en étant mieux comprise par les architectes, les planificateurs paysagistes et la population. Ces possibilités ne doivent pas nous échapper. L’assainissement urbain et la protection des eaux peuvent apporter une contribution importante pour répondre aux exigences du changement climatique.